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Le Manuscrit des chiens III, de Jon Fosse

Il y a des enfants qui ont des amis imaginaires qui les accompagnent tout au long de la journée, et même dans leurs rêves. Quelquefois ces amis imaginaires prennent tant d’importance que toute la famille commence à les connaître et à interagir avec eux. Leur « propriétaire » ne peut plus faire partie du monde sans eux.

Il y a des vieux qui sont aux abonnés absents. Ils ne répondent plus aux sollicitations de leurs enfants, de leurs amis, des gens qui prennent soin d’eux. On ne sait pas dans quel monde ils errent, s’il y en a seulement un, et quels sont les personnages imaginaires qui le peuplent.

Le héros du Manuscrit des chiens n’est pas un chien.

C’est un petit garçon ou un vieillard.

Un petit garçon ou un vieillard peut-être un petit peu fâché avec la réalité.

A côté de lui il y a le Capitaine Phosphore et le vaurien Heinar. Le Capitaine est peut-être sa maman, ou sa femme. Heinar, sa sœur ou son fils. Et bientôt il y aura l’étrangère, la femme, la menace, l’outsider, la dangereuse Loliletta. Mais Phosphore, Heinar et Loliletta ne sont pas leur vrai nom. Ce sont les noms des personnages imaginaires qu’ils sont devenus, dans le monde imaginaire du héros du Manuscrit des chiens.

 
 
« Si c'était moi le capitaine, il y a belle lurette que je t'airais jeté à la flotte, sale clebs. Voilà, ce que j'aurais fait, moi. Quel sale clébard, dit le vaurien Einar, et le chien de bateau Haktor pense qu'il ne faut pas qu'il réponde, il faut faire semblant de ne pas entendre ce que dit le vaurien Einar... »

Jon Fosse

Le Manuscrit des chiens III