d'après La Tragédie de Macbeth, quelques Sonnets, Le Songe d’une nuit d’été et d’autres pièces de William Shakespeare et des fragments de la Théogonie d’Hésiode adaptation et mise en scène de Guillaume Béguin
Un homme écoute les sorcières et réalise leur prophétie : il devient roi et le monde entier devient suspect à ses yeux. Il imposera à tous son propre cauchemar. Pour Guillaume Béguin, Macbeth est un bouc émissaire de malheur emmenant le monde dans sa chute et permettant l’avènement d’un ordre nouveau. L’absence de destinée et l’absence d’enfant du couple d’usurpateurs sont au coeur de la plus courte et peut-être de la plus populaire des tragédies historiques de Shakespeare. En effet, ces doubles – Macbeth et lui-même, Macbeth et Lady Macbeth qui l’entraine dans le meurtre ou Macbeth et Banquo, son général et ami bientôt assassiné – sont liés par les liens de l’égocentrisme, de l’amour et de l’amitié, mais ne provoquent que leur destruction, incapables d’accomplir leurs désirs.
Ne parvenant pas à sortir du délire paranoïaque qu’il a lui-même provoqué et reclus au milieu de ses fantasmes, Macbeth fait appel au surnaturel et aux forces mystérieuses de l’artifice en usant du théâtre et de ses masques. C’est un enfant qui voudrait comprendre comment jouer avec le feu et il ne crée qu’un nouveau désordre. Guillaume Béguin fait de Macbeth un être perméable à ce qui l’entoure, débordé par son imagination, connecté au monde à travers une sensibilité exacerbée. Il en offre ainsi une version sans âge, une tragédie de l’être dans son rapport amoureux et sensuel à lui-même et à ce qui l’entoure, contenant sa propre destruction.
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